En République démocratique du Congo (RDC), après le vote, par le Parlement, de l’annexe à la loi électorale portant sur la répartition des sièges pour les législatives de décembre 2018, une partie de la société civile et certains opposants s’insurgent contre ce qu’ils appellent « une exécution mécanique » du calendrier électoral. Ils souhaitent que toutes les étapes de ce calendrier soient exécutées avec rigueur pour parvenir à des élections de qualité.
A ce jour, presque toutes les opérations prévues dans le calendrier électoral ont été exécutées. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) s’en félicite mais l’opposition dénonce « une absence de rigueur » dans l’exécution des opérations, ce qui annoncerait un chaos électoral en décembre.
L’opposant Martin Fayulu ne comprend pas, par exemple, que le texte sur la répartition des sièges ait été voté alors que l’audit des statistiques des électeurs, par entités électorales, n’ait pas encore eu lieu.
« Prendre un fichier électoral non audité et sur la base de ces fichiers, vous faites la répartition des sièges. Et si demain l’audit révèle que ces fichiers sont faux, comme nous le pensons, qu’est-ce que vous faites ? », demande-t-il.
La plateforme Agir pour les élections transparentes et apaisées (AETA) insiste également sur l’audit de ce fichier électoral, avant la suite des opérations.
« Il s’avère qu’il y a eu un tel déséquilibre dans la répartition des sièges qu’il est important de comprendre que certaines provinces risqueraient d’être [lésées] parce que les sièges qui devraient leur revenir seraient revenus à d’autres provinces », souligne Gérard Bisambu, secrétaire général d’AETA.
Pour lui, il ne s’agit pas seulement d’organiser des élections, encore faut-il obtenir un changement significatif dans la gouvernance du pays.
L’AETA recommande au Parlement de diligenter une mission d’audit de l’ensemble de la gestion du processus électoral par la Céni.