Mercredi, la police du Congo a eu recours à des gaz lacrymogènes pour disperser les partisans de l’opposition à Kinshasa qui réclamaient un nouveau scrutin suite aux élections présidentielle et législative chaotiques récentes.
Nathalie Rolley, correspondante Internationale, Cnt live.
Le vote contesté représente une menace pour la stabilité du Congo, d’autant plus que le pays est déjà confronté à une crise sécuritaire dans l’est, entravant son développement en tant que principal producteur de cobalt et d’autres minéraux et métaux industriels.
Cinq rivaux du président Félix Tshisekedi, accompagnés d’organisations de la société civile, ont exhorté leurs partisans à participer à une marche contre l’élection, qu’ils estiment frauduleuse et qu’ils demandent d’annuler.
Les autorités avaient précédemment interdit la manifestation, le ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi, déclarant que la marche visait à saboter le processus électoral et ne serait pas tolérée par le gouvernement.
Malgré l’interdiction, l’opposition a persisté dans ses plans, appelant les gens à se rassembler près du Palais du Peuple, siège du Parlement, avant de marcher vers le siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Avant la marche, des forces de police anti-émeute ont été déployées dans le quartier du Palais du Peuple, près du stade des Martyrs.
L’élection présidentielle a vu la participation de près de 44 millions d’électeurs, des problèmes logistiques ayant entraîné une prolongation officielle du vote dans certaines zones reculées jusqu’à Noël.
Les résultats préliminaires montrent que le président Félix Tshisekedi est en tête avec environ 79 % des voix, cherchant un deuxième mandat de cinq ans. Moïse Katumbi, ancien gouverneur de la région minière du Katanga, occupe la deuxième place avec environ 14 % des voix, suivi de Martin Fayulu, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2018, avec environ 4 %.
D’autres candidats, au nombre d’une vingtaine, ont recueilli moins de 1 % des voix. Le lauréat du prix Nobel de la paix, le Dr Denis Mukwege, occupe la 11e place avec 0,12 % des voix.
Les opposants ont critiqué les élections comme étant chaotiques et marquées par des irrégularités, l’archevêque de Kinshasa les décrivant comme “un désordre organisé gigantesque”. Plusieurs ambassades et le prélat ont appelé à la retenue.
Compte tenu de l’histoire de turbulence politique et de violence du Congo, on s’attend à ce que les tensions augmentent lorsque le vainqueur de l’élection présidentielle sera annoncé. Le gouvernement assure que des mesures sont en place pour maintenir la paix.
Merci de nous avoir écouté, Nathalie Rolley, correspondante Internationale, Cnt live.
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