Ouganda : 25 étudiants tués dans une attaque jihadiste contre un lycée
Au cours d’un raid mené dans la nuit de vendredi à samedi par des jihadistes contre un lycée dans l’ouest de l’Ouganda, au moins vingt-cinq étudiants ont perdu la vie. Il s’agit de la pire attaque de ce genre dans le pays depuis plusieurs années. Les assaillants, membres des Forces démocratiques alliées (ADF), une milice islamiste qui a prêté allégeance au groupe État islamique, ont incendié un dortoir et pillé un magasin de nourriture avant de s’enfuir en direction du parc national des Virunga, situé en territoire congolais, près de la frontière avec la RD Congo.
Selon Fred Enanga, porte-parole de la police nationale ougandaise, les ADF ont attaqué le lycée Lhubiriha à Mpondwe, près de Bwera, et ont provoqué l’incendie du dortoir ainsi que le pillage du magasin de nourriture. Toutes les victimes sont des étudiants âgés de 16 ans et plus, a précisé Joe Walusimbi, responsable gouvernemental en charge du district, à l’AFP. Huit personnes blessées, actuellement dans un état critique, ont également été retrouvées et sont hospitalisées à Bwera.
La police n’a pas divulgué la nature de l’attaque ni les causes de la mort des victimes. Le lycée se situe à moins de deux kilomètres de la frontière avec la RD Congo, où les ADF sont actives et sont accusées d’avoir tué des milliers de civils depuis les années 1990.
Felix Kulayigye, porte-parole des Forces de défense du peuple ougandais, a déclaré que les ADF auraient également kidnappé plusieurs personnes. Dans un communiqué, il a affirmé que les forces ougandaises étaient en poursuite de l’ennemi afin de secourir les personnes enlevées et de détruire ce groupe.
Les Virunga, vaste étendue située à la frontière entre l’Ouganda et le Rwanda, constituent la plus ancienne réserve naturelle d’Afrique et abritent des espèces rares, telles que les gorilles de montagne. Cependant, ces milices, dont des dizaines sont actives dans l’est de la RD Congo riche en minéraux, utilisent également le parc comme refuge.
Les miliciens ADF, à l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, se sont implantés dans l’est de la RDC depuis le milieu des années 1990. Ils sont accusés d’avoir commis des massacres de civils en grand nombre. En 2019, ils ont prêté allégeance au groupe État islamique, qui les considère comme sa branche en Afrique centrale, et sont également accusés d’avoir perpétré des attentats jihadistes sur le sol ougandais.
Il convient de noter que ce n’est pas la première attaque attribuée aux ADF contre une école en Ouganda. En juin 1998, lors d’une attaque contre l’Institut technique de Kichwamba près de la frontière avec la RD Congo, les ADF ont brûlé vifs 80 étudiants dans leurs dortoirs et en ont enlevé plus de 100.
En 2021, l’Ouganda et la RD Congo ont lancé une offensive conjointe pour chasser les ADF de leurs bastions congolais, mais ces opérations n’ont jusqu’à présent pas réussi à mettre fin aux attaques du groupe.
Les États-Unis ont annoncé au début du mois de mars une récompense pouvant aller jusqu’à 5 millions de dollars pour toute information pouvant conduire à l’arrestation de Musa Baluku, un Ougandais d’une quarantaine d’années, considéré comme le chef des ADF.
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