Suite à l’appel du Comité Laïc de Coordination (CLC), la RDC s’apprête à vivre une journée de mobilisation ce dimanche 25 février. Les laïcs catholiques, soutenus notamment par les évêques, exigent l’application intégrale de l’Accord politique de la Saint-Sylvestre. Comme c’était le cas le 31 décembre 2017 et le 21 janvier 2018, les Kinois redoutent une coupure d’internet.
Dans ce cyber-café du centre-ville de Kinshasa, on travaille mais on ne s’empêche pas de parler du 25 février et de la possibilité de n’avoir pas accès à internet ce jour-là. Réputé geek, Ernest est celui qui installe pour ses copains les réseaux privé virtuels, VPN, mais aujourd’hui, il n’a pas de solution.
« Auparavant on ne coupait que le réseau mobile. Mais là, on a compris que même de grandes entreprises, elles aussi, subissent ces derniers temps tout ça. Il n’y a vraiment pas de conseils à prodiguer par rapport à ça ».
Armand également est en colère. Toutes les applications qu’il utilisait pour contourner les coupures d’Internet ne marchent plus. « On essaie des fois avec des applications… Ça commence à refuser ».
Comme beaucoup dans cette pièce, Mesmer dit être habitué et sait déjà ce qu’il va faire en cas de coupure. « La procédure quand ils vont couper ; les vidéos qu’on aura on va les garder et on va publier plus tard ».
A environ 5 kilomètres de ce cyber-café, au beach Ngobila, le port d’embarquement et de débarquement des passagers qui traversent le fleuve Congo entre Kinshasa et Brazzaville, un autre commerce se développe. La vente des cartes SIM des opérateurs de téléphonie mobile installés à Brazzaville.
La veille des manifestations, certains Kinois viennent ici s’approvisionner. Jeannot est vendeur de cartes sim et de crédits de téléphones depuis 2005 au Beach Ngobila. « Par rapport à d’autres jours, beaucoup de gens sont venus acheter des SIM », nous confirme t-il. Seulement, les prix ont grimpé. Une puce se vend désormais à 10 dollars américains.