En raison des violents affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les M23 près de Kanyabayonga, le CICR a suspendu son assistance humanitaire dans cette région du Nord-Kivu, après avoir aidé plus de 29 000 personnes sur les 58 000 initialement ciblées. La situation sécuritaire, marquée par des déplacements massifs de populations fuyant les combats, a rendu les opérations d’aide trop dangereuses. Les déplacés, ayant déjà subi plusieurs déplacements et perdu leurs moyens de subsistance, deviennent de plus en plus vulnérables, nécessitant des solutions urgentes pour leur protection et leur soutien.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé la suspension de son assistance aux déplacés dans la cité de Kanyabayonga et les villages environnants, suite aux récents affrontements. Depuis une semaine, de violents combats opposent les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux rebelles du M23 dans les villages proches de Kanyabayonga, dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu.
La cité de Kanyabayonga hébergeait déjà des milliers de familles ayant fui les violences dans leurs localités à cause de l’avancée des rebelles. Le CICR avait lancé une distribution d’aide à plus de 50 000 déplacés le long de l’axe Kanyabayonga-Burangiza et Bulindi, prévue pour durer dix jours. Cependant, face à l’intensification des combats, l’organisation a dû interrompre cette activité après avoir aidé plus de 29 000 personnes.
« Sur les 58 000 personnes ciblées par cette assistance, nous avons pu servir 29 046 personnes. En collaboration avec les volontaires de la Croix-Rouge de la RDC, nous avons distribué des rations de farine de maïs, de haricots, d’huile raffinée et de sel iodé. Le but était de répondre à leurs besoins alimentaires urgents », a déclaré mardi Myriam Favier, cheffe de la sous-délégation du CICR à Goma, dans un communiqué.
Les populations visées par cette aide ont quitté, entre janvier et mars 2024, leurs localités de la province du Nord-Kivu, notamment dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Walikale, pour échapper aux affrontements armés. La majorité d’entre elles se sont déplacées à plusieurs reprises pour fuir la violence et ont perdu leurs moyens de subsistance. Face aux combats qui se rapprochent, de nombreux ménages se sont de nouveau déplacés.
« Nous sommes inquiets pour ces populations. À chaque nouveau déplacement, elles deviennent encore plus vulnérables. Nous sommes également préoccupés par le fait que les affrontements ont lieu à proximité de zones densément peuplées, que ce soit autour de Kanyabayonga, mais aussi à Sake dans le territoire de Masisi et autour de Goma », a ajouté Myriam Favier.
Actuellement, la cité de Kanyabayonga et plusieurs localités environnantes sont vidées de leurs populations, qui se sont dirigées notamment vers Kayina, Miriki, Kaseghe, Kirumba, voire Butembo.