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Le NOGEC annonce le succès de l’opération chirurgicale de Constant Mutamba et dénonce un retard dans sa prise en charge médicale
🖋️ Nathalie Rolley, correspondante internationale CNT Live
Le parti d’opposition Nouvelle Génération pour l’Émergence du Congo (NOGEC) a annoncé que son président, Constant Mutamba, a subi avec succès une intervention chirurgicale. Toutefois, dans un communiqué publié ce jeudi, le parti dénonce un retard préoccupant dans la prise en charge médicale de son leader, qu’il considère comme ayant compromis sa santé.
« Nous confirmons que l’opération de M. Mutamba s’est déroulée avec succès. Cependant, cette situation aurait pu être évitée si les soins appropriés lui avaient été accordés plus tôt par ses médecins privés, comme cela avait été demandé », a déclaré un porte-parole du NOGEC.
Derrière ce message officiel, le parti laisse entendre une forme de négligence, voire une absence de diligence dans la gestion de l’état de santé de son président, déjà affaibli par plusieurs semaines de malaise.
Un homme politique à la trajectoire entachée
Figure controversée de la scène politique congolaise, Constant Mutamba n’en est pas à sa première apparition dans l’actualité. Ancien ministre de la Justice, il avait été condamné pour détournement de fonds publics, dans une affaire liée au financement de la construction d’une prison à Kisangani, dans la province de la Tshopo.
Ce scandale judiciaire, largement relayé à l’époque, avait terni son image au sein de l’opinion publique. Pourtant, Mutamba est parvenu à rebondir politiquement en prenant la tête du NOGEC, une formation d’opposition active, souvent critique du pouvoir en place. Sa présence continue dans l’arène politique interroge : comment un ancien condamné pour corruption peut-il encore prétendre incarner le renouveau politique ?
Son parcours illustre les failles d’un système où les condamnations judiciaires ne constituent pas toujours un obstacle à l’ambition politique — un phénomène qui alimente le débat sur l’impunité et l’intégrité des responsables publics en RDC.
Une conjoncture politique tendue
L’incident médical de Mutamba intervient dans un contexte particulièrement tendu sur le plan politique. L’opposition peine à faire entendre sa voix face à un pouvoir central jugé autoritaire, et les tensions se multiplient à l’approche des échéances électorales. Dans ce climat délétère, la santé d’un dirigeant d’opposition prend une dimension éminemment politique.
Certains observateurs n’excluent pas une instrumentalisation de cet épisode médical par le NOGEC, qui pourrait chercher à mobiliser l’opinion autour de son leader. Le parti évoque un « traitement discriminatoire », laissant entendre que Mutamba aurait pu être pris en charge plus rapidement, si les autorités sanitaires ou ses médecins avaient agi avec davantage de réactivité.
Rassemblement autour d’un dirigeant fragilisé
Malgré son passé judiciaire, Constant Mutamba demeure une figure de ralliement pour les partisans du NOGEC. Le parti a ainsi lancé un appel à l’union de prière pour son rétablissement, un geste à la fois symbolique et politique, visant à ressouder les militants autour d’un président affaibli mais toujours en poste.
Les regards tournés vers l’avenir
Les prochains jours seront déterminants pour la convalescence de Constant Mutamba. Sa capacité à reprendre rapidement ses fonctions sera scrutée de près, tant par ses soutiens que par ses opposants. Son retour éventuel sur le devant de la scène pourrait toutefois raviver les critiques liées à son passé, remettant en question sa légitimité dans le débat politique.
Au-delà de son cas personnel, c’est aussi l’état de santé démocratique de la RDC qui se joue en toile de fond. Transparence, responsabilité et éthique politique restent des valeurs mises à l’épreuve dans un pays où les lignes entre condamnation et réhabilitation politique demeurent floues.
📍 Nathalie Rolley, correspondante internationale – CNT Live
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