« le M23 défend les droits des Tutsi congolais » Actifs dans l’est de la RDC, où ils occupent plusieurs localités, les rebelles du M23 opèrent « indépendamment du Rwanda », a affirmé jeudi le ministre rwandais de la Coopération régionale, James Kabarebe, soulignant que ce mouvement qualifié de « terroriste » par le gouvernement congolais, se bat pour les droits des Tutsi congolais « victimes », selon lui, de « persécution ».
Figure de l’appareil sécuritaire de Paul Kagame, le général à la retraite Kabarebe, accusé par un rapport de l’ONU d’avoir conçu et coordonné les opérations de l’armée rwandaise au Nord-Kivu, a indiqué que « le Rwanda n’a aucune influence sur le M23, et ses dirigeants ne sont pas basés ici », tout en chargeant le gouvernement congolais d’appliquer une « politique hostile au Rwanda et aux Tutsi » pour cacher « ses échecs ».
« Les combattants du M23 ont pris les armes pour rétablir les droits des Tutsis congolais, en particulier leur droit de retourner dans leur patrie, après avoir été expulsés en raison de violences ethniques », a-t-il dit dans une interview accordée au Centre d’études stratégiques et internationales.
Selon James Kabarebe, la résurgence de ce mouvement fait suite au non respect, par Kinshasa, de l’accord signé à Kigali. Le 19 octobre 2019, a-t-il dit, Félix Tshisekedi avait envoyé sa délégation pour conclure un accord avec les combattants du M23, mais que le gouvernement de la RDC n’avait pas réussi à le mettre en œuvre.
Aussi, a-t-il ajouté, lors des négociations précédentes, « il a été décidé que le M23 et les FDLR seraient détruits par les forces de l’ONU appelées FIB, composées de Malawites, de Tanzaniens et de Sud-Africains. Le Rwanda l’a soutenu, demandant qu’une fois que le FIB aura détruit le M23, il suivra les FDLR. C’était prévu, c’est ce que nous attendions ».
Cependant, a-t-il déploré, il est seulement devenu évident que le plan de Félix Tshisekedi visant à détruire ces groupes comportait un problème lorsqu’il a envoyé dans ces régions (dans le cadre de l’état de siège) des officiers de l’ère Mobutu, « remplis de haine contre le Rwanda », qui auraient aider les FDLR à l’attaquer. Il a cité notamment le lieutenant-général Constant Ndima.
En dépit de l’escalade en cours, James Kabarebe a estimé ce conflit, « peut être résolu sans avoir besoin d’un tiers (un médiateur) », rappelant que lorsque « le président Tshisekedi est arrivé au pouvoir, le président Kagame, qui était à la tête de l’Union africaine, l’a vraiment aidé. il lui a apporté toute son aide, lorsqu’il a assisté aux funérailles de son père (Etienne Tshisekedi), ce qui était bon signe mais il l’a aussi aidé à l’international ».