Jeune homme tué à l’entrée du Palais du peuple : Mboso et Ulungu font taire la justice.
Les présumés assassins du jeune homme tué le vendredi 15 mars 2024 à l’entrée du Palais du peuple semblent manquer de respect envers sa mémoire et ne montrent aucune compassion envers ses proches. Dix jours après le tragique événement, la famille demeure dans l’ignorance quant à la responsabilité réelle de cette mort, entre le président du bureau provisoire de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, et le député national Berthold Ulungu. La justice, quant à elle, semble être muselée pour ne rien faire.
Konga Onyumbe, conducteur de moto-taxi, venu de très loin d’Okitodimba, village d’origine de Joseph Okito, martyr de l’indépendance de la RDC et compagnon de lutte de Patrice Emery Lumumba, territoire de Katako-Kombe, dans la province du Sankuru, a été apparemment sacrifié par ceux qui aspirent à monter davantage en politique en versant le sang.
Son corps, transporté par les gardes de Christophe Mboso à la morgue de l’hôpital général de référence de Kinshasa (ex-Mama Yemo), demeure là-bas en attente de la suite de la procédure judiciaire.
Et quelle procédure ! En effet, le tribunal de grande instance de Kinshasa-Kalamu a libéré le chauffeur du député national Ulungu, présenté par les gardes de Mboso comme étant responsable de l’accident mortel.
Par conséquent, l’élu de Lodja, qui est également ancien gouverneur de la province du Sankuru d’où est originaire la victime, déclare ne plus se sentir concerné. Il affirme à qui veut l’entendre qu’il n’est pas impliqué et que c’est Mboso qui a tué le jeune Konga Onyumbe. Après tout, qui osera arrêter un député national pour une affaire de mort d’un jeune homme issu d’une famille qui n’a ni député, ni ministre, encore moins de relations dans les sphères politiques ? De son côté, le président du bureau provisoire de l’Assemblée nationale est trop occupé pour se pencher sur ce dossier. Il ne se sent pas menacé.
“Les deux autorités jouent au ping-pong et semblent vouloir nous épuiser financièrement, nous la pauvre famille, avec des poursuites judiciaires coûteuses et improductives. Entre-temps, le corps de notre frère moisit à la morgue et chaque jour qui passe augmente le coût”, déclare à alternance.cd, Robert Djanya, porte-parole de la famille de la victime.
À l’en croire, ayant réalisé qu’il est impossible de remporter une bataille judiciaire contre Christophe Mboso et/ou Berthold Ulungu, la famille ne demande désormais qu’une chose : enterrer dignement son fils et remettre le reste entre les mains de la justice divine.
“Ce lundi 25 mars 2024, nous sommes venus au parquet de grande instance de Kalamu. Et quelle ne fut pas notre surprise d’apprendre que le chauffeur de Berthold Ulungu, qui représentait pour nous la seule lueur d’espoir pour une issue heureuse, a été libéré sans que nos avocats en soient informés”, poursuit Robert Djanya.
