Il est déterminé à briguer la magistrature suprême. Porté un parti politique très bien implanté sur l’ensemble du territoire congolais, le Premier ministre honoraire, Adolphe Muzito, qui vient de rompre son alliance avec Martin Fayulu, suscite de l’espoir. L’initiateur de Nouvel Élan, drainant un bilan positif à la Primature, a affirmé qu’il ne renoncera jamais à sa candidature au profit d’une autre personnalité.

Alors que le leader de l’ECiDé se considère comme le candidat naturel de Lamuka, plateforme de résistance et de pression populaire, Muzito qui s’apprête à présenter à la population son offre politique, a confirmé que son parti va aligner des candidats à tous les niveaux des scrutins à venir. Il n’entend même pas se rallier au président sortant, Félix Tshisekedi.

« Je ne renoncerai jamais à ma candidature. Mon parti et moi, nous irons aux élections à tous les niveaux. Pas de ralliement au candidat Tshisekedi », a-t-il indiqué dans une interview accordée à la Radio France Internationale (RFI).

Muzito rejette l’allégation selon laquelle la multiplicité des candidatures au niveau de l’opposition jouerait en faveur du régime Tshisekedi. Selon lui, la « fragilisation » viendrait plutôt de l’absence d’un programme.

« La fragilisation ne viendrait pas de ce que les candidatures soient éclatées au niveau de l’opposition. Elle vient du fait que l’opposition, jusqu’ici, n’a pas un programme. Il n’y a pas un projet politique sur la table. Moi, je m’apprête à présenter mon offre politique et je m’attends à ce qu’il y ait un débat et sur fond des débats, on peut faire des alliances porteuses des projets, visions et solutions », a-t-il dit.

Loin du populisme, l’initiateur de Nouvel Élan épingle les défis à relever afin de sortir les Congolais du seuil de pauvreté.

« Il faut une politique de grands travaux, il faut doubler ou tripler, en dix ans, la production nationale pour sortir les Congolais du seuil de pauvreté. Pour ce faire, il faut une politique de grands travaux, il faut une planification », a-t-il souligné.

Le pouvoir Tshisekedi « est très faible ».

La coalition constituée autour du président Tshisekedi ne fait pas peur à Muzito. Le ralliement de Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe au président sortant n’est pas un gage de victoire, car ne représentant « plus ou moins que 25 % de l’électorat ». Avec un bilan « négatif, dit-il, « le pouvoir est très faible ! »

« Regardez un peu la coalition ou la charte des forces de l’Union sacrée, qu’est-ce que représentent les cinq leaders politiques ? Ils représentent plus ou moins 25 % de l’électorat. Si Monsieur Tshisekedi pense qu’avec cette coalition, il peut gagner, je crois qu’il doit réfléchir deux fois, peut-être qu’il va lui aussi recourir, comme Monsieur Kabila, à la fraude. Mais quand vous recourez à la fraude, les biens mal-acquis ne vous profitent pas, parce qu’ils finiront par vous lâcher comme ils ont lâché Kabila », a-t-il ajouté.

Le bilan joue en défaveur de l’Union sacrée et Félix Tshisekedi. « Quel programme, ils vont présenter au peuple, assis sur quel bilan ? Moi, je m’attends à ce qu’ils présentent d’abord le bilan. Ils sont là, mais il y a la surchauffe, le dollar est entrain de monter, le pouvoir d’achat de la population est en baisse avec l’érosion du franc congolais dans le pays ».

Selon Muzito, les promesses faites par Tshisekedi n’ont pas été matérialisées.

« Tshisekedi a promis de réduire la pauvreté. Je voudrais bien aujourd’hui qu’il présente son bilan, le nombre d’emplois qu’il a créés. Moi, je considère que lui comme Kabila d’ailleurs, ils ont créé de nouveaux pauvres ».

Premier ministre de la République démocratique du Congo du 10 octobre 2008 au 6 mars 2012, Adolphe Muzito a laissé un bilan positif : « L’ouverture du pays sur le plan régional et international, la réforme des entreprises publiques, l’accroissement de la compétitivité de l’économie, l’amélioration de l’environnement des affaires, l’amélioration du cadre macroéconomique, la réhabilitation des circuits bancaires (bancarisation des salaires des fonctionnaires), la maitrise des effectifs des agents de l’État (élimination des agents fictifs), le lancement des grands travaux des voiries urbaines, la stabilité monétaire, la réduction sensible des déficits publics, l’augmentation des salaires des agents de l’État, le paiement de la bourse d’études aux étudiants finalistes du deuxième cycle, l’accroissement des investissements publics et privés (arrivée de plusieurs banques privées), l’augmentation du budget de l’État, de 2 à 4 milliards de dollars américains, la distribution des intrants et de réaménagement des routes de desserte agricole, etc.

Share this…

CNTLIVE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici