Une embuscade a été menée le 17 février au matin contre un véhicule de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) non loin d’Eringeti, dans le territoire de Beni, en République démocratique du Congo (RDC). Elle a fait six morts et six blessés dont un grave, selon l’Institut. Il s’agit de civils, et parmi eux plusieurs agents de la réserve de faunes à Okapi (RFO). Le Centre de recherches sur les droits de l’Homme (CRDH) dénonce « un chapelet d’attaques meurtrières dans une zone surmilitarisée ».
Les victimes revenaient d’un enterrement à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) lorsqu’elles ont été attaquées ce 17 février en plein jour, un peu avant 10h, à un kilomètre au nord d’Eringeti.
Le pick-up siglé ICCN (Institut congolais pour la conservation de la nature) faisait route vers la réserve de faune à okapis d’Epulu avec à son bord 17 personnes. Il s’agissait d’employés de l’Institut et de proches du défunt à qui tous venaient de rendre un dernier hommage.
Les rescapés disent avoir d’abord entendu une forte détonation puis des coups de feu. La société civile et la police pointent du doigt lesAllied Democratic Forces (ADF), mais l’ICCN se montre plus prudent. Divers groupes armés opèrent dans la région. La veille, des affrontements avaient été signalés entre deux groupes non-identifiés non loin du lieu de l’attaque.
« Regain d’insécurité »
L’ICCN a-t-il été visé ? « On ne l’exclut pas » explique Paulin Tshikaya, le directeur de l’Institut dans la province. La réserve est « envahie par les exploitants miniers illégaux », explique-t-il, sans oublier les bandes armées qui s’y ravitaillent.
Plusieurs attaques d’envergure ont été enregistrées dans le territoire de Beni depuis le début de l’année. Le 16 février, le mouvement citoyen La Lucha a d’ailleurs tenté de manifester contre ce « regain d’insécurité ».
Pour le maire de Beni, il s’agit de la conséquence des opérations militaires en cours contre les ADF qui agiraient en représailles afin de pousser les forces armées à « quitter la ligne de front pour les agglomérations ».