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Enquête sur l’assassinat de Chérubin Okende : Ensemble vent debout contre le procureur général près la Cour de cassation

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Des contradictions du procureur général près la Cour de cassation concernant l’enquête sur l’assassinat de l’ancien ministre des Transports, Chérubin Okéndé, ont suscité l’indignation de la direction politique d’Ensemble pour la République. Jeudi, lors d’une conférence de presse à Kinshasa, le secrétaire général du parti de Moïse Katumbi, Dieudonné Boléngéténgé, a rejeté les affirmations de l’organe judiciaire, qui s’est empressé, selon lui, de divulguer les premières conclusions de l’enquête alors que l’autopsie n’a pas encore été réalisée. Les déclarations du procureur, souligne-t-il, inquiètent son parti, qui rejette toute tentative de manipulation visant à orienter l’enquête vers de fausses pistes.

Lors de sa deuxième intervention médiatique, le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, a suscité la colère de l’opposition. Il a apporté quelques précisions à sa version initiale, indiquant qu’il n’avait jamais été affirmatif. Cependant, selon l’opposition, ses propos du 13 juillet dernier étaient sans équivoque, affirmant qu’il avait parlé au conditionnel (Vidéo 1). Le procureur Mvondé a désormais déclaré qu’il faudrait attendre l’autopsie pour déterminer la cause et les circonstances de la mort de Chérubin Okéndé. Malheureusement, la révision de la vidéo du 13 juillet (Vidéo 2) ne donne pas raison au magistrat Mvondé. Elle confirme qu’il avait été catégorique. “La police, naturellement scientifique, a été sollicitée, étant donné que la mort a été causée par balle, avec une arme à côté. Actuellement, le corps se trouve à la morgue du Cinquantenaire. J’ai dit tout à l’heure que les investigations ont commencé. Les premiers éléments révèlent que la mort est survenue par balle…”, avait-il déclaré, sans prendre les précautions d’employer le conditionnel.

Indigné, Boléngéténgé rappelle que tout le monde attend la mise en place de la commission d’enquête, tandis que le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvondé Mambu, dévoile déjà les résultats de l’enquête sur l’assassinat du député Chérubin Okéndé. “À ce stade, les enquêteurs se concentrent sur le garde du corps du défunt, dont les déclarations seraient contradictoires, sans que la nature de ces contradictions ne soit divulguée. Nous exprimons notre indignation face à l’attitude et à la communication du procureur général”, a-t-il désapprouvé.

Boléngéténgé s’indigne de cette précipitation injustifiée alors que “l’autopsie n’a pas encore été réalisée. Pourtant, elle est essentielle dans ce cas pour déterminer les circonstances de la mort, l’heure du décès, la cause et les moyens utilisés pour causer la mort”. Il précise que l’autopsie ouvrira des pistes pour identifier les assassins et leurs commanditaires. En droit congolais et en matière pénale, le secrétaire général d’Ensemble explique que l’instruction préparatoire de l’enquête est secrète. Il trouve tout à fait troublant que le maître de l’action publique, en l’occurrence le procureur général près la Cour de cassation, annonce une conclusion selon laquelle Chérubin Okéndé est mort par balle, sans autopsie ni enquête sérieuse. “Comment peut-on violer de manière aussi flagrante les principes sacrés du secret de l’instruction ?”, s’interroge-t-il.

Le numéro 2 d’Ensemble rappelle au procureur général près la Cour de cassation qu’à ce stade, personne n’a le droit de spéculer. “Attendons les conclusions d’une commission d’enquête internationale impartiale. Surtout que le président de la République a déclaré que c’est la justice qui détruit notre nation”.

Dans le même ordre d’idées, Dieudonné Boléngéténgé juge inadmissible que deux membres du gouvernement se livrent également à la manipulation. “Certains membres du gouvernement se permettent de faire des parallèles douteux avec l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, c’est la communication du ministre Nicolas Kazadi. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, va même jusqu’à interdire à l’opinion de faire le parallèle avec l’assassinat de Chebeya, alors que les similitudes avec ce dernier cas sont flagrantes. Invitation de l’un à la police et de l’autre à la Cour constitutionnelle, disparition et corps retrouvé dans le véhicule avec des traces, mise en scène douteuse avec des preuves incontestables d’assassinat. Nous nous interrogeons sur les raisons d’une telle agitation. Il est indécent et inacceptable de se comporter de manière aussi irresponsable dans un cas aussi grave que l’assassinat d’un compatriote”, rappelle-t-il. Selon lui, il s’agit ici de chercher à connaître la vérité pour identifier les assassins et leurs commanditaires.

Une commission d’enquête internationale est donc exigée par Ensemble pour la République. Le parti appelle à la mise en place rapide d’une commission d’enquête internationale, indépendante et impartiale. “Nous avons exprimé le souhait d’une enquête indépendante et impartiale avec la participation de la Monusco et de certaines grandes nations du monde, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et le Canada. Notre président national, venu à Kinshasa pour les funérailles, a entamé des démarches à cet effet”, conclut Boléngéténgé. En outre, il déplore l’acharnement à l’égard de Chérubin Okéndé, le seul membre du gouvernement parmi ceux qui ont quitté l’exécutif, convoqué pour justifier son patrimoine. “Beaucoup de ministres ont quitté le gouvernement. Pourquoi Chérubin Okéndé est-il le seul à avoir été invité à justifier son patrimoine ?”, dénonce-t-il.

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