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    Raymond Ndong Sima, Premier ministre gabonais: «Le débat national dira qui peut être candidat à la présidentielle»

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    Raymond Ndong Sima, Premier ministre gabonais : « Le débat national déterminera les candidats à l’élection présidentielle » Au Gabon, le nouvel homme fort, le général Oligui Nguema, pourra-t-il se présenter à la prochaine élection présidentielle, comme il le laisse entendre dans une récente interview ? L’ancien opposant Raymond Ndong Sima est aujourd’hui le Premier ministre du régime de transition. Lors de son passage à New York, où il dirige la délégation gabonaise à l’Assemblée générale de l’ONU, il répond aux questions de RFI et affirme sans ambages qu’il n’appartient pas à un individu seul de décider qui pourra être candidat ou non à la prochaine élection. RFI : Monsieur le Premier ministre Raymond Ndong Sima, vous avez déclaré que la transition devrait durer 2 ans, mais la sous-région, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), vous demande de la limiter à un an. Seriez-vous d’accord ?

    Raymond Ndong Sima : Je ne pense pas que, d’un point de vue technique, nous puissions la mener à bien en un an. La sous-région et l’ensemble des acteurs conviennent que nous devrions mettre en place un processus inclusif. Comment pourrions-nous consulter les acteurs politiques, la société civile, organiser un débat sur les questions en cours de discussion, rédiger une Constitution, élaborer des lois sur le financement des partis politiques et les campagnes électorales, et faire en sorte que la Constitution soit adoptée par référendum en seulement 12 mois ?

    L’une des principales questions, Monsieur le Premier ministre, porte sur la possibilité pour qui de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Vous avez déclaré que les militaires devraient rester arbitres et ne pas se présenter comme candidats. Cependant, dans Jeune Afrique, le général Oligui Nguema, qui préside la transition, affirme que la Charte de la transition ne lui interdit pas de se porter candidat. Quelle est votre opinion à ce sujet ?

    C’est ce qu’il a affirmé. Que puis-je dire de plus ? Pour ma part, je me tiens aux dispositions de la Charte qui m’ont été présentées. J’ai accepté de rejoindre le gouvernement et de ne pas me porter candidat à la prochaine élection. J’ai accepté cela. C’est un sacrifice que je fais, car je rappelle que j’étais candidat jusqu’à huit jours avant le scrutin. Par conséquent, l’intérêt du pays exigeait que des personnes intègrent le gouvernement pour contribuer à la mise en place des réformes nécessaires à des élections transparentes. Si tout le monde déclare « Je vais me porter candidat et je n’intégrerai pas le gouvernement », qui finalement mènera ces réformes à bien ? Qui les accomplira ? À mon avis, le général a annoncé qu’il y aurait un débat national au sein duquel diverses questions seraient soulevées. Je pense que nous devrions nous en tenir à cela. L’essentiel à l’heure actuelle est de préparer le débat à venir afin qu’il soit aussi large et sincère que possible. Pour justifier sa position, le général explique qu’il se trouve au-dessus des controverses car il ne sera pas personnellement impliqué dans la mise en œuvre de la future Constitution. Cependant, pensez-vous réellement que le général Oligui Nguema n’aura aucune influence sur la future Constitution ? N’aura-t-il pas, en fin de compte, le dernier mot ?

    C’est une question que vous devriez lui poser. En ce qui concerne le processus que nous avons retenu pour élaborer une nouvelle Constitution, il implique un débat national, une conférence nationale, la rédaction d’un texte, puis la soumission de ce texte à un référendum. Par conséquent, je ne pense pas qu’une seule personne puisse décider du contenu de la Constitution.

    Vous avez été candidat en 2016, vous avez également été candidat en 2023, jusqu’à une semaine avant le scrutin. Vous faites aujourd’hui le sacrifice de ne pas vous porter candidat à la prochaine élection présidentielle. Si le général Oligui Nguema décidait de se présenter alors que vous ne pourrez pas le faire, seriez-vous prêt à continuer à occuper le poste de Premier ministre sous son gouvernement ?

    Nous verrons bien à ce moment-là. Pour l’instant, il n’a pas annoncé sa candidature. Il ne m’a pas dit : « Écoute, je vais me porter candidat. » Nous n’en sommes donc pas là. Le débat national déterminera qui pourra se porter candidat à cette élection.

    L’une de vos priorités, Raymond Ndong Sima, est la lutte contre la mauvaise gouvernance, ce qui a conduit notamment à l’arrestation de Noureddin Bongo, poursuivi pour haute trahison et détournement de fonds publics. Pourquoi Noureddin Bongo a-t-il été arrêté et non son père ? Noureddin Bongo n’était-il pas l’exécutant d’Ali Bongo ?

    Je n’ai pas accès aux éléments de l’enquête. Il y a eu diverses allégations. D’importantes sommes d’argent ont été découvertes, c’est un fait. Des produits présumés être de la drogue ont également été trouvés, c’est un fait. J’utilise le terme « présumés » car je n’ai pas vu directement les éléments. Je crois que ce sont les enquêteurs qui, à un moment donné, nous diront ce qu’il en est de cette affaire.

    Le lendemain du coup d’État du 30 août 2023, le candidat commun de l’opposition, le professeur Albert Ondo Ossa, que vous avez soutenu pour la présidentielle, a déclaré sur RFI : « Ce n’est pas un coup d’État, c’est une révolution de palais. Oligui Nguema est le cousin d’Ali Bongo. Derrière Oligui Nguema, il y a Pascaline Bongo. Donc, les Bongo se remettent en selle pour renouveler le système Bongo. » Quelle est votre opinion à ce sujet ?

    La question politique ne doit pas être réduite à une question de famille. Monsieur Bongo était à la tête d’un système. Si ce n’était pas le cas lorsque sa santé s’est détériorée à Riyad, le système se serait effondré. Cependant, il a continué à fonctionner, ce qui indique clairement qu’il ne s’agissait pas uniquement d’une question individuelle.

    Et c’est cela que vous cherchez à changer ?

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