Une proposition de loi déposée par un député de la majorité vise à écarter les Congolais de la diaspora des élections prévues en décembre prochain. Elle doit être examinée en plénière dans le courant de la semaine prochaine.
« Pour des raisons à la fois techniques, financières et administratives, il était impossible à la Ceni de remplir cette mission en temps et en heure, explique à Jeune Afrique Henri-Thomas Lokondo. Sans parler des problèmes liés à la double-nationalité de certains Congolais… On risquait un glissement du scrutin, et il fallait prendre ses dispositions pour agir de manière responsable. »
« Sept millions d’électeurs écartés »
D’après Henri-Thomas Lokondo, la décision a été prise dès le mois d’avril, à l’issue d’une rencontre entre le député, le président de l’Assemblée nationale, et le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). « Les yeux dans les yeux, j’ai demandé à Corneille Nangaa [le président de la Ceni, ndlr] si ses équipes pouvaient identifier et enrôler les Congolais vivant à l’étranger, explique le parlementaire. Et il a reconnu que c’était compliqué. »
« On ne peut pas accepter cela, estime pour sa part Martin Fayulu, leader de la Dynamique de l’opposition et candidat investi à l’élection présidentielle. Même l’OIF admet qu’on ne peut changer la loi électorale dans le courant de l’année précédant le scrutin. Cette modification revient à écarter près de sept millions d’électeurs, qui sont en règle avec des passeports congolais. La Ceni avait pourtant 1 600 kits en stock pour assurer leur enrôlement. Pourquoi ne les ont-ils pas envoyés avant dans les ambassades ? »
D’après le calendrier publié par la Ceni, l’enrôlement des Congolais de l’étranger devait débuter le 1er juillet.