Des inondations ont semé le chaos à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, avec de l’eau qui pénètre dans les maisons et les habitants naviguant sur des routes submergées en canoë. Le fleuve Congo, qui traverse une grande partie du pays, a également provoqué des inondations dans des zones en dehors de la capitale. Cette voie d’eau vaste et essentielle a atteint son niveau le plus élevé en six décennies. Les autorités signalent que plus de 300 personnes sont décédées dans des inondations au cours des derniers mois.
Des résidents de la mégapole appauvrie de Kinshasa ont déclaré jeudi que “des écoles, des hôpitaux et des églises” ont été emportés. “Je vivais ici avec mes proches… J’ai tout perdu”, a déclaré Jonas Mungindami. De même, Denise Tuzola a indiqué que sa maison est désormais “pleine d’eau”. “Il n’y a plus d’église ici, et les enfants n’ont plus moyen d’aller à l’école”, a-t-elle ajouté. Kinshasa abrite plusieurs petits cours d’eau, souvent utilisés comme égouts à ciel ouvert, dont beaucoup débordent désormais. Sur une rue inondée, un homme a traversé une eau atteignant le niveau des cuisses, tirant derrière lui un canoë rempli de passagers. Des camions ont traversé prudemment les mêmes eaux, tandis que des dizaines de bouteilles abandonnées flottaient à la surface.
La RVF, l’agence supervisant les voies navigables de la RDC, a émis un avertissement fin décembre, indiquant que de fortes pluies provoqueraient des inondations “exceptionnelles” autour de la région de Kinshasa. À ce moment-là, des provinces telles que le Mongala et l’Ituri avaient déjà connu des inondations graves. À Kinshasa, les inondations sont fréquentes, mais cette année, le fleuve Congo a atteint près de 6,26 mètres, soit le niveau atteint lors des inondations record de 1961.
Plus en amont, dans la ville de Kisangani, le maire a signalé que plus de 200 maisons ont été submergées. Le fleuve Congo a également provoqué des troubles au Congo-Brazzaville, un pays voisin. Les inondations là-bas ont affecté plus de 336 000 personnes et 34 établissements de santé, selon l’Organisation mondiale de la santé. De nombreux facteurs contribuent aux inondations, mais un réchauffement de l’atmosphère dû au changement climatique rend les fortes précipitations plus probables. Il y a un peu plus d’un an, des inondations à Kinshasa ont coûté la vie à plus de 120 personnes.
