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ÇA CHAUFFE CHEZ KAGAME

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Paul kagame.

Le président rwandais, hôte de ce rendez-vous, rêvait d’une tout autre vitrine lors de ce sommet tant attendu.

Quand ça veut pas, ça veut pas ! C’est certainement ce que doit se dire le président rwandais, Paul Kagame, qui rêvait de faire de ce sommet du Commonwealth organisé sur ses terres une vitrine mondiale pour son pays, bien plus marquante encore que ce logo qu’il a négocié à prix d’or sur l’épaule des joueurs de football de l’équipe d’Arsenal qui invite à “Visit Rwanda”.

Depuis 2020, ses espoirs sont contrariés par la pandémie du Covid-19. Deux ans de reports, de doutes et, quand enfin les nuages sanitaires se dissipent, d’autres se développent sans crier gare et polluent complètement ce sommet, le premier depuis son accession au trône, auquel ne participera pas la reine Elizabeth II.

Nuage congolais…

Il y a d’abord eu cette poussée de fièvre à la frontière rwando-congolaise avec l’offensive du mouvement M23. Un groupe rebelle accusé par Kinshasa d’être complètement à la solde du pouvoir rwandais. Une offensive qui a suscité son lot d’indignation et de condamnations de par le monde. Mauvais pour l’image de Kigali. Embarrassant pour le président Kagame, qui a dû se faire excuser lundi, premier jour “très light” de ce sommet, pour cause de“conclave” à Naïrobi, au Kenya, avec les six autres pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC). Au centre des débats, la situation en République démocratique du Congo. Les sept membres de l’EAC (dont quatre font partie du Commonwealth – Kenya, Tanzanie, Ouganda et Rwanda) sont parvenus à un accord qui prévoit le déploiement d’une force de sécurité régionale en RDC, sans que le Rwanda ait jamais été mis sur la sellette pour le rôle qu’il aurait pu jouer dans cette explosion de violence chez son grand voisin.

Soupe à la grimace britannique

Ce dossier n’est pas le seul à contrarier les beaux projets rwandais. La décision de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) de bloquer l’expulsion par le Royaume-Uni de demandeurs d’asile vers le Rwanda a aussi placé un coup de projecteur dérangeant sur Kigali qui n’a fait qu’attiser la détermination de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme pour lesquelles le pays dirigé par Paul Kagame depuis la fin du génocide de 1994 est synonyme de répression de la liberté d’expression et de l’opposition politique.

“Le silence du Commonwealth sur les droits humains au Rwanda risque de saper le mandat de l’organisation dans ce domaine, ainsi que son intégrité et sa crédibilité”, ont prévenu les ONG, qui peuvent compter aussi sur les nombreuses voix qui s’élèvent au sein du Commonwealth pour abandonner la monarchie, suivant l’exemple de la Barbade, devenue une république en novembre.

Les faits et gestes du Premier ministre britannique, Boris Johnson, et sa rencontre inévitable avec l’héritier de la Couronne britannique seront particulièrement suivis. Le prince Charles n’ayant pas hésité, selon la presse britannique, à critiquer l’attitude du gouvernement de Johnson sur ce projet d’expulsion de demandeurs d’asile, le qualifiant de “consternant”.

“Tout doit briller”

Avec toutes ces tensions et ces polémiques, difficile de projeter une image moderne et séduisante pour Kigali, qui a pourtant multiplié les efforts pour apparaître comme une capitale sans taches. Rues et hôtels rénovés, circulation limitée, population démunie priée (avec insistance) de ne pas se balader dans le centre de la capitale. Autour du centre de conférence qui accueille des milliers de participants venus des 54 États du Commonwealth, seul résonne le bruit des tondeuses à gazon et des arroseurs destinés à maintenir pelouses et jardins dans un état impeccable. Et “les policiers sont partout”, raconte un habitant de Kigali. Selon Human Rights Watch, prostituées, sans-abri et vendeurs de rue ont été arrêtés et les motos-taxis priés de rester à la maison… sans dédommagement. “Tout doit briller”, explique Jackson, taximan au “chômage sans revenu pour une bonne semaine”.

 

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