Embourbé dans les scandales, le président sud-africain Jacob Zuma a finalement annoncé mercredi soir 14 février sa démission « avec effet immédiat », cédant aux pressions de sa propre formation politique, le Congrès national africain (ANC).

Jacob Zuma fait son entrée et plaisante immédiatement avec les quelques journalistes présents. « Pourquoi vous avez l’air aussi sérieux, vous êtes fatigués ? », lance-t-il. C’est un président sous pression qui s’exprime ensuite, en direct à la télévision depuis sa résidence de Pretoria, pour la deuxième fois de la journée.

Ceux qui s’attendaient à une démission ont sans doute été déçus par les vingt premières minutes de son discours. Jacob Zuma insiste alors de manière parfois directe, parfois confuse, sur la ligne qui sépare les attributions de parti et les dispositions de la Constitution : « C’est grâce à la nomination de l’ANC que j’ai été élu président », reconnait-il, avant d’ajouter : « la ligne constitutionnelle entre le parti et l’Etat est souvent oubliée » ; ou encore : « on tend à placer le parti au-dessus de la Constitution ». Bref, autant de petites phrases qui semblaient aller dans le sens de ce qu’il avait toujours affirmé jusque-là, à savoir que l’ANC et Cyril Ramaphosa, son nouveau président, devraient attendre la fin de son mandat alors que son parti cherchait à le faire partir en douceur depuis janvier, avant de le « rappeler » formellement mardi dernier.

A quelques minutes de la fin de son discours, Jacob Zuma donnait l’impression qu’il était prêt à affronter le Parlement et l’humiliation d’un vote de défiance. Mais l’ex-président sud-africain se lance soudain dans une longue série de remerciements. Qui se terminent par les mots qui n’étaient plus attendus : « J’en suis arrivé à la décision de démissionner de mon poste de président de la République, une décision à effet immédiat. »

Des mots qui surviennent, d’abord en zoulou puis en anglais, à la toute fin de son allocution de 30 minutes. Une démission qu’il dit motivée par la crainte de voir des violences ou des divisions au sein de son parti, l’ANC.

« Aucune vie ne devrait être perdue en mon nom. Mais aussi, l’ANC ne devrait jamais être divisé en mon nom. J’en suis arrivé à la décision de démissionner de mon poste de président de la République, une décision à effet immédiat. Même si je suis en désaccord avec le leadership de mon organisation. »

« Je dois accepter que mon parti et mes compatriotes veulent me renvoyer, a-t-il poursuivi. J’ai toujours été un membre discipliné de l’ANC. Aussi longtemps que je vivrais, je continuerai à servir le peuple sud-africain mais aussi l’ANC, l’organisation que j’ai servi toute ma vie. »

 

A la mi-journée pourtant, Jacob Zuma jouait encore la victime, affirmant ne pas comprendre ce qu’il avait fait de mal et ce qu’on lui reprochait.

Depuis son arrivée à la tête de l’ANC en décembre, le vice-président du pays, Cyril Ramaphosa, tentait d’obtenir un départ en douceur du chef de l’Etat, éclaboussé par les scandales, afin d’éviter une catastrophe électorale en 2019.

Faute d’une réponse de sa part, le parti avait décidé mercredi à la mi-journée de le forcer à quitter le pouvoir, en annonçant le vote dès jeudi d’une motion défiance dont l’issue ne faisait aucun doute. « J’ai été contraint de démissionner en raison de la motion de défiance », a expliqué le président lors de son allocution.

Le départ de Zuma, une chance pour le futur de l’ANC

Pendant longtemps, Jacob Zuma a semblé inébranlable, au point peut-être de s’en convaincre lui-même. Il faut dire que le processus conduisant à sa démission aura été aussi long qu’incertain, de motions de défiance en recours en justice, de manifestations populaires en guerres de factions. Son départ donne finalement une chance pour l’ANC de se reconstruire, d’afficher sa force et même son unité. Le parti que l’on disait si divisé a su parler d’une seule voix pour rappeler le président de la République en faisant jouer toutes ses structures, de l’exécutif aux députés.

Pourtant, la moitié des dirigeants élus au mois de décembre étaient des proches de Jacob Zuma. Ils l’ont finalement abandonné pour se ranger derrière leur nouveau chef. A ce titre, la démission de Jacob Zuma est aussi une victoire pour Cyril Ramaphosa, critiqué dans un premier temps pour son manque d’autorité dans cette affaire.

De nombreuses questions restent maintenant en suspens, notamment celle entourant l’avenir judiciaire de Jacob Zuma.

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